Vous avez un nouveau message de Sixtine. a écrit:

Salut. Faut qu'on parle je crois. On va pas attendre que le jour se lève pour se voir, si? Je débarque dans..environ. Non j'en sais rien. Vire tes colocataires pour moi. Faudrait pas que il y ait trop d'oreilles curieuses. Bon j'arrête te te faire peur. Besos. Six.

Habituellement, les textos c'est vraiment pas son truc. Et encore moins pour des choses pareilles. Un téléphone, c'est pour téléphoner, et pas pour d'autres choses futiles. Il était déjà vingt et une heure, la nuit l'engloutissait déjà de regrets immenses. Elle n'a jamais été le genre de fille qui va pêcher les conquêtes à même l'internat. Non, elle préférait attendre qu'ils viennent à elle se déclarer. Une vraie sentimentale. Mais là, c'était carrément horrible. Trois jours qu'elle ne l'avait pas croisé. Pas un appel, même pas un aperçu dans les couloirs. Trois jours qui lui avaient paru à la fois longs, et infiniment courts. Alors le temps était venu de passer à l'action, de prendre les grands mots et de le prendre par les sentiments par la même occasion. Il en avait bien besoin et il avait l'air terrifié. Il est vingt et une heure et elle n'avait toujours pas bougé d'un iota. Elle était tellement stressée à l'idée de lui parler qu'elle avait bloqué le détecteur de fumée avec une chaussette pour pouvoir fumer une clope qui traînait dans la chambre. Après l'avoir consumé en cinq minutes chrono et réaliser qu'elle ne fumait jamais ou peu, elle s'est précipitée vers la salle d'eau, histoire de me passer un coup de fraîcheur, parce que la clope sérieux ça reste entre nous mais c'est dégueulasse.

Elle décida donc de bouger son postérieur de son lit. Les filles étaient apparemment de sorties ou encore en train de papoter ailleurs. Elle en profita donc pour mes préparer un peu plus convenablement, peignant ses cheveux et enfilant des vêtements plus que convenable pour une visite nocturne. Dégainant avec une rapidité extrême des boots sorties du fin fond de l'humanité. Elle se faufila à travers la chambre, en sortant, veillant à ce que personne ne se doute de rien. Elle laissa un mot aux filles et elle s'aventura dans une course folle dans les couloirs de l'internat. Une première fois pour tout avouer. Elle ne s'était encore presque jamais rendue dans les dortoirs des mecs. Ce n'était pas si mal non plus, si elle ne voulait pas finir en tant que morceau de viande. A cette heure les couloirs étaient vides, seuls quelques garçons pas très net allant à une soirée, à moitié bourrés, ouais déjà. Un ou deux surveillants qu'elle évita avec brillo, enfin, ce n'est que son avis.

Une fois arrivée à destination c'est presque comme si ses jambes faisaient demi tour et la suppliaient de partir à toute vitesse. La porte était à demi ouverte et aucun bruit ne se faisait entendre. Elle est donc rentrée à l'intérieur de la pièce qui à son plus grand étonnement était parfaitement rangée. Comme à chaque fois qu'elle rentrait dans une des chambres de l'internat, elle se déchaussa, elle avait toujours été plus à l'aise pieds nus, un peu le côté libertin qui revient au galop. Le naturel revient toujours plus vite qu'on ne le pense. Elle posa donc sa veste quelque part et scruta la pièce. Personne ou du moins, pas le moindre signe de vie. Encore un lapin? Elle ne l'espérait pas, et encore moins pour lui. Elle en avait sa claque de ces plantages incessants. Elle n'allait pas déguerpir aussi facilement, loin de là. Elle resterait pour le meilleur et pour le pire, c'était une battante, les apparences sont trompeuses.

La jeune femme se contenta juste de s'allonger sur un des lits, probablement et surement celui de Swann, c'était obligé. Ses affaires traînaient autour. Enfin de compte elle ferait surement plus d'un détour dans cette chambre à l'avenir. Changer d'air comme ça, ce n'était pas si désagréable. Un bruissement de porte alerta la jeune femme qui s'emmitoufla sous la couette pour finalement voir débarquer le jeune Swann.. Elle en sortie un peu comme si elle revenait d'un champ de bataille.. Un rictus se dessina sur ses lèvres, le même qu'elle arborait à chaque fois qu'elle se sentait gênée, et stressée à la fois.

« Swann.. tes beaux yeux me font mourir d'amour. soupira t-elle ce qui entraîna chez elle un petit rire amer. elle aimait être un peu taquine au début pour couronner le tout Tu as eu mon message je suppose. Je pense vraiment qu'il faut qu'on tire les choses au clair, non. Sixtine était franche et elle n'allait pas se gêner, autant commencer in médias res. Les jeux étaient faits.. Tu peux t'approcher, je vais pas te manger..

Sixtine, lorsqu'elle se sentait dans une meilleure situation que son interlocuteur, avait un peu trop tendance à montrer cette facette d'elle un peu désagréable, qui ressemblait presque à une mangeuse d'hommes. Mais elle n'avait jamais vraiment été ce genre de filles alors elle évitait tant bien que mal de jouer avec cette personnalité. Swann avait l'air tendu, comme d'habitude lorsqu'ils abordaient le sujet. Sixtine essayait tant bien que mal de le pousser à bout, sauf qu'un jour il craquera et la laissera, las de son obstination et de son entêtement. Oui, Sixtine est une femme têtue. Encore plus qu'un âne. Quand elle veut quelque chose, elle le montre par tous les moyens, et quand elle ne veut pas faire quelque chose, elle sabote tout, même lorsqu'il s'agit de ses meilleurs amis. Swann avait donc finalement décidé de venir et de faire face à la demoiselle. A vrai dire, elle était à court d'arguments. Elle ne savait plus quoi lui dire. Comment lui faire comprendre, sans le brusquer. Il était rare qu'elle soit confrontée à un tel dilemme. La plupart des garçons avec qui elle était sortie auparavant étaient plutôt les stéréotypes des mecs des beaux quartiers de Paris, qui prennent les filles pour des objets, en comptant une à deux filles dans leurs lits le weekend-end. Sixtine n'avait jamais vraiment rencontré ni eu à l'occasion une relation stable. Elle avait papillonné droite et à gauche pendant son adolescence .. Enfin, jusqu'à maintenant. Elle avait dix-neuf et se sentait parfaitement capable de tenir une relation plus ou moins sérieuse. Ce n'était pas le cas à l'instant présent. Et pourtant dieu sait que Swann avait l'air de quelqu'un de mature. Leur relation se basait sur une amitié trop ambiguë pour être qualifiée d'amitié, de baisers volés et de silence qui veulent tout dire. Ils n'étaient plus au bac à sable et au fur et à mesure du temps qui passait à l'internat, Sixtine devenait de plus en plus exigeante sur les choses qu'elle voulait atteindre. Et la première chose à laquelle elle pensait le matin en se levant, ce n'était même pas d'aller sous la douche, non, c'était de savoir quand elle verrait Swann. Cela relevait de l'obsessionnel.

Swann avait fini par s'asseoir à côté d'elle. Grave erreur. Quand on cherche Sixtine on la trouve. S'il faisait un pas de plus, elle lui sautait dessus. Il y a des gens qu'on a pas envie de voir pendant des semaines, et d'autres dont on ne peut pas se passer. Pire que de la cocaïne quoi. Dur à avaler, je sais.. Il était là en face d'elle après trois jours d'absence, et rien ne se passait. le silence régnait dans la chambre. Aucun bruit ne se faisait percevoir, même pas des chambres voisines. A croire que l'internat était fait d'élèves modèles. C'était encore une de ces silences qui révélait tout, elle se contentait juste de le regarder jusqu'à ce que le jeune homme ne daigne ouvrir la bouche. - Je vois que tu as déjà trouvé tes aises sous ma couette. Elle répondit. « Evidemment..c'est un de mes talents cachés, tu ne le savais pas? Oh que oui elle les avait trouvées. Bien plus vite qu'il ne le croyait. Mais à vrai dire revenons-en à nos moutons. Sixtine resta perplexe, elle ne s'attendait pas à une réplique aussi pertinente face à son Molière. A son gout, cette soirée s'annonçait trop conventionnelle. Cette position assise la démangeait de tradition. Cela lui rappelait toutes les fois où sa mère l'avait sermonné en lui disant tient toi droite, décroise les jambes. Elle ne répondit pas de suite et le tira brusquement par le bas de son marcel, vers elle dans le lit. Ils étaient donc adossés contre la tête de lit à moitié allongés, à moitié assis, bras dessus, bras dessous la couette. C'était le genre de moment qui la rendait nostalgique de sa vie à Paris, passée à discuter de tout et de rien avec sa meilleure amie, Mia, allongées de la même manière. Là, ça n'avait rien avoir c'était beaucoup plus riche en émotions.

« Je suis la plus dure et la plus détestable des ..amies en ce moment. Tu as le droit de m'en vouloir, totalement. Ce n'était pas faux, le pousser à bout comme ça, c'était vraiment être une garce. Oui c'est vrai que tu as tendance à ne pas..ou à ne jamais répondre au téléphone. J'en ait marre de céder à tes beaux yeux, ou à ton sourire à chaque fois qu'on commence à parler sérieusement. Mais je suis une égoïste en puissance. J'en ai marre des passer après les fêtes de privilégiés. J'en ai marre de me sentir comme la cinquième roue du carrosse. J'ai pas envie de partager. Je te veux toi, pour moi seule. J'ai envie que tu m'aimes, ne serait ce qu'un petit peu. Cela lui rappelait la fois où elle lui avait dit je t'aime et sortie la phrase culte (ou pas) qu'étais " Réagis, je suis là. Aime moi. Embrasse moi. Déteste moi. " Sixtine a pris la main de Swann et l'a serrée histoire de bien faire passer le message. Je t'aime autant que je te déteste..

HJ; la parallèle, on l'a au moins tous fait dans un de nos posts.
je réponds tard, j'ai l'impression d'être plus performante dans le noir

Sixtine resta de glace, elle avait parlé, et ne faisait qu'attendre patiemment la réponse de Swann, ou du moins les explications qu'il lui devait depuis tout ce temps. Cela faisait quoi, peut être maintenant huit mois qu'ils se connaissaient. Nous étions en Mai et la fin de l'année était bien trop proche à son goût. Cela sentait le regret et le désespoir à plein nez. Finir l'année ainsi, ce n'était vraiment pas ce qu'elle voulait, et encore moins la finir seule. De plus si elle devait revenir pour l'année suivante, c'était grâce à/et pour Swann, en particulier. La vie était trop courte pour ne pas en profiter à fond, et dans ce domaine, Sixtine s'y connaissait. Depuis que son petit frère était décédé le jour de ses dix ans, elle n'avait plus jamais regardé la vie de la même façon. C'était un regard beaucoup plus mature, et elle s'était rendue compte que les gens qui sont importants son là pour vous lorsqu'ils partent. C'était sa psychiatre qui lui avait fait comprendre tout cela, alors qu'elle était toute jeunette. Pour elle, la vie devait être vécue à fond, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Sixtine continuait d'afficher cet air suffisant, et ce regard rempli d'espoir. Elle aimait se faire désirer et le montrait bien. Swann semblait au bord du gouffre, comme confronté à une terrible chose, à Lucifer presque. Etait-ce l'impression qu'elle donnait d'elle au jour le jour. D'une femme sans cœur? Peut être bien, la mort l'avait rendue bien plus lucide que ça, plus forte, voire trop de temps à autres.

Le silence entourait Swann et Sixtine de nouveau, c'était comme si tout était apaisé. Un sentiment de plenitude, de paix. Seulement ce moment allait cessé, allait être chassé par la voix terriblement attirante de Swann (je vais éviter de repartir dans twilight également). Si elle devait citer ne serait qu'une chose qui l'avait percuté à son sujet c'était bien sa voix et sa carrure d'épaule de dos, qui je dois l'avouer et horriblement et gravement sexy. Elle sentit la main de Swann s'entrelacer avec la sienne. Elle commença presque à en rougir de bonheur. Un petit rien, qui fait tout plein de chose. Swann commença son petit discours. " - Six... Nan, tu es tout sauf une égoïste. Je fais mon possible pour essayer de dire ce que tu attends depuis tout ce temps mais je n'y arrive pas. Tu comptes énormément pour moi sinon je n'aurais pas été là ce soir à t'attendre. C'est juste que... Je crois que... j'ai peur Six. En plus d'être lâche et idiot, j'ai le sentiment d'avoir peur de souffrir inutilement ou de décevoir que ce soit moi-même ou toi..." Il était tellement agréable de vue qu'elle aurait put en oublier ses paroles. Mais non, ce soir, elle avait promis de ne pas lui céder, en quoi que ce soit. Sixtine se concentra plus amplement sur ce qu'il disait. Sixtine fit d'un coup les yeux ronds. Oui ces deux grands yeux noisettes s'illuminèrent et se ternirent à la fois. Il avait peur, c'était bien le dernier mot qu'elle s'attendait à entendre sortir de sa bouche. Elle devait le terroriser à ce moment là. Sixtine était mélangée entre l'envie de le prendre dans ses bras, et l'envie de claquer la porte définitivement. Un mélange de haine et d'amour, un truc passionnel. Mais il était si sincère que partir de mauvaise foi serait être hypocrite.

Après tout, qui n'a jamais eu peur de s'engager dans quelque chose. De la petite fille aux vieillard, on a tous peur de rater quelque chose, de se planter, d'avancer dans la vie. C'est une grande question existentielle, faut il renoncer à certaines choses, pour être sûr de ne pas ressentir la peur? Peut être, mais la peur reste quelque chose de mystérieux, qui allie l'excitation et le désarroi, la paranoïa et l'addiction, qui suscite la curiosité, qui anime en fait presque toute votre vie. Cruellement, un sourire s'afficha sur le visage de Sixtine, un sourire à demi-teinte, ternit par le fait qu'elle était déçue, mais c'était toujours un sourire au bout du compte.

« Swann, t'es con. Elle porta la main à sa bouche, c'était sorti tout seul. Enfin, con de penser des choses pareilles. Que tu aies peur, certes. C'est normal. On a pas tous les même passés amoureux, et encore heureux. Mais que tu penses être lâche, idiot, décevant, loin de là.. Mon idée n'était pas de te faire peur ou que tu te sentes si mal à l'aise avec ça. Je vais pas te forcer la main, on peut pas forcer les gens, on y peut rien. Mais bon, je ne vais pas te laisser t'affliger comme ça pendant toute la soirée, ça prendrait un tournant trop sombre et suicidaire. Nope? Se déchirer l'un l'autre c'était devenu une passion pour eux.

Elle lui lança un grand sourire, qui signifiait, je vais bien ne t'en fait pas, j'ai compris, j'attendrai le bon moment. C'était encore trop tôt pour qu'il lui dise ce qu'il ressentait et finalement le savoir ou l'entendre n'était pas le plus important, le ressentir, c'était la meilleure des choses sans doutes. Sixtine devra juste se contenter d'une relation à moitié officielle à moitié libertine (ou pas..). Elle se redressa et prit une allure beaucoup plus festive s'avança vers lui, posant sa main libre derrière sa nuque, l'embrassant simplement mais tendrement sur le coin des lèvres. Le faire bisquer et le taquiner de manière physique, ça aussi c'était ce qu'elle préférait avec lui. Il ne lui avait presque jamais rien refusé sur ce plan là. Affolant les deux enfants..

Sixtine avait envie de pouffer cette fois ci. Ce qui était rôle rien du tout. Elle se contenta alors d'enfouir son visage contre Swann et de tenter de cacher ce rire incertain, qui était presque un rire de désespoir. Combien de temps allait-elle attendre. Elle était tellement patiente, mais on aurait put la comparer à un volcan qui reste pendant très longtemps éteint, et qui se réveille, crac, d'un coup. Sixtine tout craché, rien à redire. Une vraie bombe à retardement. Imprévisible. Ce qui peut parfois être très radical dans les relation humaines qu'elle a put entretenir. Sixtine se calma et se releva brutalement, elle commençait sérieusement à avoir chaud, on était en Mai, et la chaleur se faisait ressentir même à cette heure. Il faisait presque lourd. Mais bon, comme on le sait les internats, ils ont pas la climatisation, on est pas à Beverly Hills. Elle dégagea la couette et s'apprêtait à se lever lorsque Swann répondit. Toujours là où on l'attend pas. Sixtine se stoppa donc dans son élan et l'écouta. - T'as raison, on n'est pas là pour gâcher ce moment où on est rien que tous les deux. On a du temps devant nous alors ça ne sert à rien de trop se presser même si je sais que ta patience a des limites... Pour être cernée elle l'était, et c'était rare, ces personnes qui arrivent à comprendre le personnage complexe que Sixtine s'est forgée depuis qu'elle a dix ans.

« C'est drôle, j'ai l'impression de m'entendre il y a quelques années encore.. C'est fou tous ces points communs en fin de compte. Se détournant de lui, elle aperçu un livre sur sa table de chevet. Tu lis? J'ai droit à un homme intelligent en plus, tu me gâtes trop..mais pas assez en fin de compte. elle esquissa un sourire, avant que ses lèvres viennent se presser contre celle de Swann. T'as tout compris à propos de moi, comment fais-je faire pour te satisfaire davantage désormais, il faut dire qu'entre nous deux, c'est moi qui en connais le moins sur toi en fin de compte. Le côté chiant et curieux de Sixtine revenait à l'assaut. Mais c'était tellement inévitable. Sixtine n'était pas très charnelle, et pourtant dieux sait combien elle avait pu fantasmer sur Swann en début d'année. C'est toujours comme ça n'est ce pas. Sixtine était le genre de fille qui se faisait un petit repérage en début d'année et qui adorait suggérer des choses farfelues aux inconnus. Swann l'attrapa donc pour lui souffler à l'oreille. - Merci Six. Je ne sais pas ce que je serais sans toi... Elle avait envie de lui dire, arrête de me dire des choses pareilles, je vais rougir..

« Moi de même. C'est tout ce qu'elle se contenta de dire, après tout, que dire de plus, rien. En fait les je t'aime c'est pas obligatoire, elle allait pas en faire un flan; Quoique être un flan à l'abricot. CARPEDIEM. On est jamais trop jeune pour profiter, n'est ce pas? Elle se rua sur Swann, telle un succube sur sa proie; Bien que la fatigue la prenait d'assaut, elle ne souhaitait aucunement dormir, elle voulait restée éveillée, toute la nuit pour être avec Swann, s'il le fallait. Elle frôla dangereusement ses lèvres avant de venir se remettre à ses côtés..

(post de merde )