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 « Rien n'est jamais fini. »

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Maeva Slater
Maeva Slater

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MessageSujet: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptySam 15 Mai - 17:10

    J’avais dû passer la matinée à expliquer à voix basse pourquoi je n’avais pas assisté à la soirée de la veille. Ou plutôt, j’avais dû inventer un mensonge pour l’expliquer. Soi-disant que Cassandre avait décidé de se faire une pédicure en plein milieu de la nuit et avait insisté pour que Maxime et moi l’assistions ; que nous nous étions retrouvées coincées. La vérité, c’était que ce soir-là, mon cœur avait implosé comme jamais, un véritable feu d’artifice qui s’était étalé en mon ciel intérieur. Nous avions enfin fait un pas dans la même direction. La douleur sur mon bras était là pour me rappeler que ce n’avait pas été un songe, que tout était bel et bien réel. En m’en rendant compte, après avoir laissé une fois de plus ma main glisser sur la blessure, un sourire s’étala sur mon visage. Jessica, une camarade de classe à mes côtés dans la file du réfectoire, me demanda ce qu’il se passait. « Rien. » répondis-je alors. Mais je continuais de sourire, et même le regard suspicieux qu’elle me jetait ne pouvait calmer cela. Bien entendu, je n’avouerai jamais ce qui se tramait entre Shawn et moi. Premièrement, parce que j’estimais qu’on ne pouvait faire confiance à personne. Seule Maxime avait été mise au courant, plus ou moins, et Clare, elle, s’amusait du peu qu’elle avait pu voir. Deuxièmement, parce que moins j’en parlais, moins ça me semblait réel, plus le rêve se poursuivait.

    La faim était loin de me lier le ventre. Au contraire, mes pensées semblaient tout perturber, déborder jusque dans mon estomac, l’emplir à elles seules. Je finis donc par choisir une salade et une pomme, m’excuser auprès des filles et m’avancer seule dans la cafétéria. Bien entendu, ça allait jaser. Ce n’était pas quelque chose de commun parmi les étudiants que d’aller s’asseoir avec un des surveillants à la pause du midi. Cela était définitivement incorrect. Les rapports qu’ils entretenaient avec nous devaient rester strictement professionnels. Cette idée me faisait bien rire ; si seulement… Je les sentais derrière moi, qui retenaient leur souffle. Leurs regards lacérant mon dos. Mais ça ne les choquerait pas bien longtemps. J’étais de ces filles qui prenaient rarement note des coutumes, encore moins des « on dit ». Dans quelques jours tout au plus, ils auraient déjà une nouvelle anecdote à faire courir sur moi. Ce qui était étrange, c’était que malgré ça, je tenais tout de même à conserver auprès de tous une réputation de sainte. Par exemple, le jour venu, les exclus croyaient dur comme fer que je méprisais profondément Damen. Les gens étaient vraiment prêts à gober n’importe quoi, à croire qu’ils ne se posaient pas de questions.

    « Bonjour. » Mon sourire illumina instantanément mon visage, alors que je posais mon plateau sur la table et mon sac au sol. Je me retournais une seconde, le temps de faire profiter de mon large sourire ceux qui avait les regards fixés sur nous. Par chance, Shawn était seul à sa table. J’avais l’impression de lui coller aux basques. Mais après tout, après ce qui s’était passé hier, mieux valait crever l’abcès immédiatement, avant que les dégâts ne soient irréparables. « J’espère que ça ne te dérange pas. » Je faisais bien entendu allusion au fait que je venais de prendre place face à lui et que, par conséquent, il soit la cible de l’attention. Bien sûr que cela devait le déranger. Je devais bien être la seule à me délecter des scandales. « Bien dormi ? » demandais-je, l’iris plein de malice, laissant de lourds sous-entendus peser sur mes mots. Je ne m’étais pas offusquée de son besoin de solitude, la nuit dernière. Si j’avais dû m’offusquer de chacun de ses refus, cela ferait belle lurette que je serais rentrée sur Paris. J’étais retournée dans ma chambre, et pour la première fois depuis longtemps, j’avais eu droit à un sommeil sans agitation, sans cauchemars pour venir le perturber.
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A. Shawn Gallagher
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MessageSujet: Re: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptySam 15 Mai - 20:21

    Je n’avais pas du tout dormi de la nuit. J’en avais l’habitude, depuis cinq ans maintenant je souffrais d’insomnies, mais cette nuit fut particulièrement agitée. Incapable de me vider l’esprit. J’étais totalement focalisé sur elle, sur ce qui s’était passé. Je dépassais les limites, je m’en rendais compte, mais il était trop tard pour reculer maintenant. J’ignorais comment les choses se passeraient à partir d’aujourd’hui, mais une chose était sûre, je lui avais donné de quoi « continuer » à flirter. Jusque là, j’avais plutôt bien réussi à lui faire comprendre que rien n’arriverait jamais entre nous. Mais avec ma superbe réplique finale, je lui avais permis d’espérer plus. Inconsciemment, peut-être avais-je agis ainsi car je le voulais. Et voilà que je me retrouvais ici, assis à une table, seul, à ruminer des pensées qui me tracassais plus que de mesure.

    Je n’avais pas vu Antoine, et je n’avais donc pas pu lui expliquer la situation. Pourtant, j’aurais bien eu besoin de ses conseils pour le coup. Non pas qu’il était de « bons » conseils, il était le plus célèbre coureur de jupons de l’internat, mais au moins il m’aurait soutenu. Ça faisait toujours du bien de parler. Au lieu de ça, j’avais évité le plus de monde possible, histoire que personne ne remarque mon « trouble ». C’est raté, Shawn …J’étais venu plus tôt au réfectoire, pour ne croiser aucun surveillant, certains que d’autres blagues ou paris stupides seraient mis sur la table. Il n’y avait pas que les élèves qui s’amusaient à ce genre de choses. Seulement, au bout de quelques minutes de tranquillité, à passer ma fourchette dans mes pâtes froides sans en manger une seule, les gens commencèrent à affluer.

    Je ne la vis pas arriver. Tant mieux, sinon ma gêne aurait pu être perceptible. J’étais un peu perdu dans mes pensées, à vrai dire. Quand je relevais la tête, à son « bonjour », et que je vis son resplendissant sourire, je sentis une faille se briser en moi. Puis elle se retourna quelques secondes, et j’aperçus une bande de jeunes, zieutant de notre côté. Aucun sourire sur mes lèvres, cette fois. Les internes ne mangeaient pas avec les surveillants, c’était une règle. Pas primordial, certes, mais si on commençait à partager la même table, nul doute que les rumeurs commenceraient à défiler dans la journée … Et non pas que je craigne les ragots, seulement celui-là avait une part de vérité. J’attendis néanmoins qu’elle s’assied avant de parler.

    En fait, si … c’est un peu dérangeant. Les gens vont s’imaginer des choses et des bruits vont courir … Ça serait un peu gênant. Pas convainquant … faut dire que je n’y mettais pas le ton. Parce qu’en fait, je voulais quelle reste. Piochant quelques pâtes, je laissais un silence s’installé quelques minutes. Silence qu’elle interrompit, avec une voix malicieuse et provocatrice. En fait, puisque tu le demandes … non. Je n’ai pas bien dormi. J’ai connu mieux, je dirais. Et toi? Je n’utilisais pas un ton sarcastique ni joueur pour une fois. Cette histoire me travaillait réellement, et peut-être bien qu’il fallait en parler sérieusement. Lâchant les couverts, je soupirais devant mon assiette à laquelle j’avais à peine touché. Je suppose que si je te demande d’oublier ce qui s’est passé hier soir … y a peu de chance pour que tu acceptes? demandais-je tout de même.
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Maeva Slater
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MessageSujet: Re: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptySam 15 Mai - 22:24

    Aucun sourire ne venait éclairer son visage, et il semblait que j’étais déjà condamnée avant de m’être posée sur cette chaise. Quand il releva les yeux, je pus voir que la fatigue marquait son visage. Ma question trouvait donc une fin avant même qu’il ne la cite. Je ne savais exactement qu’en penser, ce que cela signifiait. Peut-être n’étais-je pour rien dans sa perturbation… Etait-ce crédible seulement ? Il me fit remarquer que les rumeurs risquaient de courir sur notre compte, me signalant même de manière tout à fait désagréable que ça le dérangeait. Mais il poursuivait la conversation, comme si ces paroles s’imposaient sans qu’il n’y songe, comme si là encore, ses mots et son être étaient en désaccord. Je haussais les épaules et rapprochais ma salade vers moi. « J’irais m’asseoir avec Curtis ce soir si tu veux. » Et on raconterait que j’étais désormais intéressée uniquement par les vieux, ou qu’il ne me restait plus que les surveillants à me faire pour que je me sois tapé tout l’internat. Les ragots, même quand ils vous visaient, avaient quelque chose de drôle. Vous les prononciez sans y croire, vous riiez du simple fait qu’ils aient pu être inventé, ou de celui que vous l’imaginiez vrai. Prenez Pamela Bourgeois, cette blonde à ma droite, deux tables plus loin, qui parlait trop fort et se couvrait de maquillage tous les matins ; si on vous racontait qu’elle couchait avec le prof de sport dans les vestiaires du gymnase, vous n’y accorderiez pas réellement de la crédibilité, mais ce serait tout de même drôle d’y songer. Et oui, en fait, tout ça, ce n’était fait que pour assouvir la perversité de nos esprits. Personne n’était jamais épargné, à ce petit jeu-là ; il était donc inutile de se mettre en colère, mieux valait s’en amuser.

    « En fait, puisque tu le demandes … non. Je n’ai pas bien dormi. J’ai connu mieux, je dirais. Et toi? » Je haussais les sourcils et sourit à nouveau. « Oui, ça se voit. Tu as des cernes terribles. Moi, très bien, merci. Je dirais même parfaitement, et ça fait longtemps que je n’avais pas pu prononcer ces mots. » Je le provoquais encore et toujours. Je cherchais à le mener au bord du ring. Il n’y avait que cela qui comptait. Qu’il abandonne ; qu’il s’abandonne. « Qu’est-ce qui te cause tant de trouble ? » La réponse fût bientôt envoyée, accompagnée d’un soupir et d’un rejet de l’assiette. Visiblement, je n’étais pas la seule avec l’appétit coupé, mais à sa tête ce n’était pas pour les mêmes raisons que moi. Le Shawn que je connaissais, celui qui jouait avec moi avant de me remettre à ma place, celui qui souriait pour mieux me rembarrer, semblait avoir disparu en cet instant. Il était étrangement sérieux et perturbé. « C’est donc ça… » A mon tour, j’avais effacé le ton taquin et dissimulé les dents blanches. Je soupirais à sa suite et hochais la tête en signe de négation. Hors de question. « Pourquoi est-ce que tu voudrais que j’oublie ce qui s’est passé hier soir ? » Nous avions passé un tournant, et il voulait revenir en arrière. Essayait-il de me dire qu’une fois de plus, il m’avait fait marcher ? Que je portais des espoirs en une chose qui ne se passerait jamais ? Ses lèvres s’étaient pourtant rapprochées des miennes, il y avait la violence avec laquelle il avait réagi, menaçant alors qu’il réclamait sur moi l’exclusivité. Je laissais mon regard traîner une dernière fois derrière moi avant de prendre une profonde inspiration. « Vas-y. Dis ce que tu as à dire, reviens sur tes paroles, je t’en prie. Je te jure de ne pas faire de scène, de ne pas te mettre dans l’embarras devant tout le réfectoire. Je garderais ce visage impassible jusqu’à la fin. » Et je lui offrais un visage dénué de toute émotion, bien décidée à le conserver. S’il craignait pour lui, je craignais pour moi. Quoiqu’il arrive, j’avais bien trop de fierté pour laisser penser qu’il ait pu m’abattre. Devant lui, elle semblait s’amenuiser à vue d’œil, je la perdais pour mieux m’attacher, pour mieux le laisser me mener en bateau. Mais ce n’était pas mon quotidien. La Maeva que ces gens connaissaient était irréprochable, douce et sereine en toutes circonstances. Quant à mes mauvaises fréquentations, dont le reste de l’internat ignoraient l’existence, elles me pensaient insensible et dominante en permanence.
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A. Shawn Gallagher
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MessageSujet: Re: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptyDim 16 Mai - 13:26

    Je jetais un œil à son assiette. Elle ne semblait pas plus affamée que moi. Je ne faisais que lui jeter des coups d’œil, restant fixé sur mon repas, que je ne voulais même pas. A sa remarque, je relevais la tête et lui lançais un regard noir. Curtis était l’un des surveillants les plus réclamé de l’internat. Les filles en étaient dingues et tombaient facilement dans ses bras. J’imaginais bien que Maeva ne soit pas indifférente à ses charmes. Et ça m’énervait. Tout était contradictoire dans ma tête. Mon cerveau me hurlait qu’aller plus loin, que laisser parler nos émotions était une erreur. Mon cœur disait autre chose. Qui devais-je écouter? Ouais, je sais, on dit souvent qu’il faut suivre son cœur. Foutaises. Le prend pas mal. C’est juste que je n’ai pas envie d’entendre ces rumeurs dans les couloirs. Pas quand il y a une part de vérité. Ça mettait forcément mal à l’aise. Je voyais déjà les gens murmurer sur nos passages. Il y aurait automatiquement un ou une dans le lot qui oserait s’approcher et poser des questions. Mentir? Oui, c’était possible, et c’était ce qu’il fallait faire. Mais je n’étais pas très bon pour cacher ce genre de choses. On finirait alors par découvrir que le surveillant le plus ancien de l’établissement, celui à qui rien n’est à reproché, en pinçait pour une interne … le fruit défendu. Ça prendrait des proportions énormes. Je perdrais mon job. Et elle serait virée à un moment donné.

    Ouais, d’accord .. J’exagère sûrement. Après tout, il ne s’était rien passé. Je dramatisais pour rien. Ce qui ne me ressemblait pas du tout. J’étais plutôt cool et zen habituellement. Mais quand ça concernait cette fille, je perdais tout contrôle. Comme j’avais perdu le contrôle avec Brenna. C’était ça la vérité. L’histoire de la relation interdit sous peine de tout perdre, n’était qu’une minable excuse. J’avais peur tout simplement, et je préférais crever que de l’avouer. J’avais peur de faire un transfert. J’avais peur de ce qu’elle me faisait ressentir, parce que je l’avais déjà ressentis une fois. J‘avais peur qu’elle ne me rappelle trop ma femme. J’avais peur que l’histoire se répète. Et j’avais beau me répété que c’était stupide, la peur persistait. J’étais perdu dans mes pensées moroses, quand elle parla de nouveau.

    Maeva - Oui, ça se voit. Tu as des cernes terribles. Moi, très bien, merci. Je dirais même parfaitement, et ça fait longtemps que je n’avais pas pu prononcer ces mots. Qu’est-ce qui te cause tant de trouble ?

    Toi. On va pas tourner autour du pot, comme on a l‘habitude de le faire. Si tu es venue ici, c’est bien pour discuter … C’est à toi que je dois ces magnifiques cernes. Mais à part ç, je suis content que t’aies pu enfin dormir comme il faut. Là encore. Sarcasmes. Quand je ne dormais pas bien, j’étais agressif, de mauvais poil. Et aujourd’hui, c’est elle qui prenait tout. C’était le prix à payer quand on me rendait dingue. J’attendis avant de continuer. Je savais que quoi qu’il arrive maintenant, quoi que je dise ou que je ne dise pas, les choses changeraient. C’était inévitable, de toute façon. Ça devait arriver un jour. Seulement, maladroit que j’étais, j’ignorais quels mots utilisés. Comment lui expliquer qu’elle me plaisait, mais que c’était mal. Que malgré notre attirance, on devait en rester là. Mais qu’au fond, je ne demandais qu’une chose, qu’on fonce. Une nouvelle fois, elle me devança. Elle semblait légèrement irritée par ma question. Pourquoi serais-je étonné? Je venais de lui demander s’il était possible de faire comme si rien ne s’était passé … les femmes détestent ça. Elles détestent les lâches. Soupirant, j’attendis qu’elle termine pour reprendre depuis le début. Ne voyait-elle pas qu’elle me mettait dans une situation embarrassante? Qu’elle était la seule à pouvoir me rendre ridicule? Quoi que Clare s’en sort pas mal non plus.

    Je suis désolé … c’était con de dire ça. Je ne le pense même pas, dis-je en passant une main sur mon visage. Écoute … je neveux pas faire comme si rien ne s’était passé. Pour une fois, on va être franc l’un envers l’autre. Facile à dire, mais pas facile à faire. Surtout quand on était dans une pièce, entouré de monde qui nous lançait des regards suspicieux. Baissant un peu la voix et me penchant un peu, histoire que personne ne puisse entendre ou lire sur mes lèvres, ça pouvait arriver, je continuais. Tu me plais … c’est vrai, je ne peux pas le nier. Plus maintenant en tout cas. Enfin je veux dire … dis-je en riant de moi-même. Je commençais à bafouiller, ce n’était pas bon. On ne devrait pas … ce n’est pas une bonne idée … enfin, tu comprends ce que je veux dire. De plus, tu me fais bégayer, ce qui n’est pas bon du tout pour ma réputation, terminais-je, mal à l’aise. Je n’étais décidément pas fais pou les longs discours.
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MessageSujet: Re: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptyMar 18 Mai - 14:33

    Il me fusilla du regard quand j’évoquais Curtis. Je haussais les sourcils, l’interrogeant silencieusement. Je n’avais proposé cela que pour évacuer les doutes que certains auraient pu avoir à mon égard. Mais mes questionnements ne trouvèrent pas de fin heureuse, et au lieu de cela, j’eus plutôt l’impression de me prendre un seau d’eau froide sur la tête alors qu’il me faisait part de l’idée qu’il avait de la chose, le ton aussi froid qu’un iceberg. Je crus percevoir où il voulait en venir et, après lui avoir renvoyé son regard noir, posais mes mains sur le plateau, prête à dégager de là et le laisser à son repas et son calme parfait. Mais sa voix s’éleva à nouveau. Je pensais tout d’abord, le cœur bondissant, qu’il me rappelait à lui. Mais la vérité, c’est que si je l’avais pensé méchant avant, ce que je devais me prendre en pleine face maintenant était bien pire. Je reposais instantanément mon plateau. Je venais d’ouvrir la bouche, mais celle-ci s’était bien vite refermée. Vous savez, mon petit discours sur « ne pas faire de scène » ? De quel droit m’accablait-il de toutes ces choses ? Il avait sa part de responsabilité dans l’histoire, rien ne l’obligeait à céder, ou même à nourrir la flamme comme il avait tant de fois pu le faire. Il n’avait de cesse de m’abattre pour mieux me relever, guettant ma trajectoire, me coupant souvent le passage. Il était bel homme, des propositions telles que les miennes, il avait dû en voir d’autres. Le jeu auquel nous nous adonnions, je n’avais pu y jouer seule. Et pourtant… Et pourtant, il me faisait porter le chapeau, et pourtant, je passais pour une garce à ses yeux. Celle qui le tenait en laisse, quand c’était lui qui me traînait derrière lui sans arrêt, celle qui avait les cartes en main quand nous savions tous les deux qu’il était le seul à fixer les règles. Il détenait une part de l’autorité à l’Internat des Roses, et par conséquent, tout geste que j’aurais pu faire sans son approbation aurait pu me coûter cher. Je guettais constamment un signe, le droit de faire un pas en avant. Mais je ne l’avais jamais bien longtemps. Toute permission m’était retirée aussi rapidement qu’elle avait été décidée. Son cœur balançait, et il me laissait tanguer.

    « Je suis désolé … c’était con de dire ça. Je ne le pense même pas, » Nouveau retournement de situation. Cette fois, je restais impassible. Je commençais à m’y habituer. Bien sûr, souvent, je marchais. S’il le souhaitait, il pouvait trouver les mots pour se faire pardonner, pour qu’immédiatement je redevienne celle qui lui appartenait sans avoir à me posséder. « Écoute … je neveux pas faire comme si rien ne s’était passé. Pour une fois, on va être franc l’un envers l’autre. » Un rictus moqueur se forma aux extrémités de ma bouche. Nous ne jouions jamais franc-jeu. C’était comme si ce mot avait été exclu de notre vocabulaire à l’instant où nous nous étions rencontrés, où nous avions été confrontés. Nous donnions dans les douces allusions, dans la perfide tentation, dans la manipulation parfois ; jamais dans la franchise. J’attendais donc d’entendre ce qu’il avait à dire. Comme il fallait s’en douter, ce ne fût qu’une suite de mots indistincts, sans réelle signification. Il avait avoué que je lui plaisais. Mais ça, je le lisais sur son visage quand mes provocations le touchaient, je le devinais aux réactions de son corps quand le mien le frôlait. Il ne m’apprenait rien, il entourait de mystère le reste. Il ne fallait pas ? Pourquoi ? Aucune véritable raison ne m’était offerte. Nous avions pieds et poings liés avant même d’avoir commis un quelconque crime. Si son casier sentimental n’était pas vierge, je n’en savais rien. Il se murait dans le silence, je me terrais dans son absence. Si sa gêne me toucha un instant, laissant se baisser progressivement mes barrières, je m’occupais bien vite de les remettre. « Non. » Il n’avait rien dit, c’était injuste. Je n’étais pas censée le laisser s’en tirer comme ça. « Non, je ne comprends pas. Je ne comprends rien. » Je marquais une pause, tournais et retournais ses paroles dans ma tête. Ma main vint se saisir de la pomme et, avec la lame du couteau, j’entrepris de l’éplucher. « Tu veux être franc ? Dis-moi ce que tu veux une bonne fois pour toutes. »
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MessageSujet: Re: « Rien n'est jamais fini. »   « Rien n'est jamais fini. » EmptyJeu 20 Mai - 10:50

    Je voyais bien que, plus je parlais, plus elle était « perdue ». Et je ne me trompais pas, car lorsqu’elle répondit enfin, lorsqu’elle réagit à mes paroles, ce fut pour confirmer qu’elle ne comprenait pas. Je ne la blâmais pas, d’ailleurs. Quand je n’étais pas sûr de moi, quand je pouvais être mal à l’aise à cause d’une situation que je ne contrôlais pas, je m’embrouillais totalement. La vérité, c’était que mes désirs et mes obligations n’allaient pas dans le même sens. Du coup, j’étais complètement perdu. Que devais-je faire? J’avais déjà assisté au licenciement d’un de mes collègues, juste parce qu’il avait été surpris en train de fricoter avec une interne … C’était extrême, mais la direction n’avait pas chercher à comprendre. Majeure ou non, une relation entre le personnel et les internes n’était pas autorisée. Pourtant, Curtis passait son temps à les draguer … voir même aller plus loin, puisqu’il m’encourageait à foncer. Mais il avait sûrement réussi à être discret à sa manière.

    Maeva - Tu veux être franc? Dis-moi ce que tu veux, une bonne fois pour toutes.

    Ce que je veux? Ce que je veux?! Mais bordel, je veux pouvoir arrêter de me prendre la tête, chose que je ne faisais jamais avant de te connaitre. Je veux pouvoir penser à une femme sans me sentir coupable. Je veux pouvoir me libérer de cette culpabilité qui m’habite depuis cinq ans. Je veux pouvoir parler de Brenna sans gêne, sans remords et sans regrets. Je veux que Clare et moi, on redevienne aussi proches qu’avant. Je veux pouvoir profiter d’une femme qui me plaise sans me dire que c’est mal. Je veux être libre. Je veux la paix dans le monde. Je veux être heureux. Je veux tout. Je veux rien. Je te veux. Voilà à quel point c’est confus. J’ai compris bien assez tôt qu’on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Seulement, en ce qui nous concerne, je te veux, à en perdre la tête. C’est sûrement pour cela que je me tracasse. Et en même temps, je veux cesser ce jeu, je veux que tu t’intéresses à quelqu’un d’autre, que tu puisses être vu et être bien avec. La vie est compliquée, hein?

    Je me reculais sur ma chaise, laissant mes « réponses » imaginaires traverser mon esprit. J’aurais aimé pouvoir dire tout ça. Je l’aurais peut-être dû. Je la regardais éplucher sa pomme, son unique repas, dans un geste brusque. Ça paraissait déplacer, à cet instant, mais j’avais envie de rire. De moi-même, de nous. C’était tellement ridicule, quand on y réfléchissait. Après tout, nous étions majeurs et vaccinés tous les deux, nous nous plaisions et nous avions envie d’en profiter. Pourquoi se prendre la tête? J’étais vraiment trop con …

    J’ignore ce que je veux … C’est contradictoire dans ma tête. Je te veux. Mais je me prends la tête à ne pas te vouloir. A ne pas céder. Pour plusieurs raisons, que je ne suis même pas sûr de pouvoir t’expliquer … Voilà, ma franchise, c’était ça. Je laissais planer le silence quelques secondes avant de me relever, le plateau plein, et de me diriger vers la sortie. J’ignorais si il lui prendrait l’envie de me suivre, afin de finir au mieux cette conversation … alors tous les regards seraient poser sur nous. Ou si elle déciderait de rester assise à notre table, à se dire que je n’en valais pas la peine, tout simplement. Et le plus chiant, c’était que là encore, j’ignorais ce que j’espérais qu’elle fasse.
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